Le trajet


Ver parcours en un mapa más grande

mardi 17 août 2010

Quand on ne peut pas faire simple, on ne peut faire que compliqué

Voilà nous sommes à Jujuy, au nord-ouest de l’Argentine, où Noémie a fait un stage de 6 mois il y a 5 ans sur le développement de la filière laine de lama dans l’altiplano. Nous allons loger pour quelques temps chez Hugo, son ancien maître de stage.

Finalement le trajet de Sucre à Jujuy a été vraiment très laborieux : après une nuit dans le premier bus, nous avons pris un truffy (taxi collectif bolivien) jusqu’à l’étape suivante puis un autre truffy pour arriver à la ville frontière, ou presque (à un taxi près). Après avoir passé la frontière et passé nos sacs aux rayons X (PA a eu quelques problèmes avec ses cailloux qui ressemblent bizarrement à des petits sachets de cocaïne). Un taxi de plus pour arriver au terminal de bus et découvrir qu’il nous reste encore huit heures de bus pour arriver à Jujuy ! Au final, c’est à 1h du matin, au terminal de bus de Jujuy, que nous avons retrouvé Hugo afin qu’il nous amène en pick-up à la maison à Lozano, à une vingtaine de kilomètres de là !!!! Quel voyage !


Nous avons donc quitté la Bolivie, ce pays étrange que l’on a aimé certains jours et que l’on a détesté à d’autres moments avec ses gens pas toujours (voire même pas souvent) sympas et ses galères de transports, pour l’Argentine, un pays beaucoup plus riche, avec ses jeunes filles habillées fashion, sa bonne viande et ses bus confortables. Quel choc culturel !

Du coup nous avons pris deux bons gros jours de repos à ne rien faire dans la maison, à regarder la télé et à visiter quand même un peu la ville. Que de souvenirs pour No. C’est vraiment très sympa pour No de retrouver Hugo, la maison, les chiens, les lamas du jardin et les endroits qu’elle connaît. La maison a un peu changé mais l’esprit reste le même, une maison accueillante et ouverte aux amis de l’étranger.


Dans la maison, il y a aussi trois stagiaires français (Adeline, Béranger et Laura) qui sont là pour quelques mois et avec qui nous partageons nos activités dans le coin.


Après un repos bien mérité (ça fait vraiment du bien de se poser dans une maison après plus de 5 mois de voyage), nous devions partir tous ensemble à Cusi-Cusi, petit village de l’altiplano que No connaît assez bien. Malheureusement, fait assez typique, le 4x4 de Hugo est tombé en panne. Du coup, nous avons vraiment galéré dans les transports pour passer très peu de temps sur place. Heureusement, les paysages sont toujours aussi beaux et nous avons eu l’occasion de découvrir la maison qu’Hugo est en train de se construire sur place (on y a d’ailleurs passé une nuit assez roots). Et puis pour No c’est assez émouvant de revenir sur les traces de son ancien stage. Nous avons fait une balade de deux heures dans la « vallée de la lune de Cusi », un paysage aride, rouge et blanc, vraiment impressionnant.


Le trajet du retour, qui a duré 13h, fut très difficile, avec des changements de bus, des bus qui traînent des heures et des heures alors qu’il y fait une chaleur incroyable…
De retour à Jujuy nous avons profité de la bonne viande argentine à plusieurs occasions, et surtout en faisant un asado (barbecue) dans le jardin avec les parents de Hugo. La viande coulait à flots. :P


Pour cette deuxième semaine ici, nous allons essayer de travailler un peu notre projet et de nous balader dans la région avec les trois stagiaires pour que PA découvre cette belle région et que No se remette plein de souvenirs en tête !

samedi 7 août 2010

Quand les routes sont bloquées, il faut savoir s'adapter...

Après Cochabamba, nous nous sommes dirigés comme prévu vers Santa-Cruz. Après une longue nuit de bus dans un bus plutôt moyen (heureusement nous avions choisi les meilleurs places :P) et plusieurs contrôles de police en pleine nuit, nous arrivons dans cette grande ville chaude, pleine de boutiques de fringues de marque mais avec des rues pas spécialement belles, sans oublier le vent constant qui entraîne toutes les poussières et saletés des rues et y marcher les yeux ouverts devient difficile. Une autre particularité de la région de Santa-Cruz est sa communauté mennonite, des blancs anti-progrès vivant de l’agriculture et habillés comme dans « La petite maison dans la prairie » :P, à savoir salopette bleue (toujours très propre et bien repassée), chemise à manches longues et chapeau de cow-boy blanc pour les hommes, et robes longues légères et longue tresse blonde pour les femmes, vous voyez ??
L’objectif de notre passage ici, c’est de voir cette région très prospère et très dynamique de la Bolivie, mais surtout, de faire un tour de quelques jours dans les missions jésuites. PA étant un peu malade, on traîne deux jours dans la ville pour se reposer.


Lorsque nous nous décidons pour aller faire notre tour dans les missions jésuites, nous nous rendons compte au terminal de bus que, depuis la veille, les routes sont bloquées et qu’elles risquent de le rester plusieurs jours. Après avoir cherché les différentes possibilités, nous décidons de quitter le jour même Santa-Cruz pour aller à Sucre, notre prochaine destination. Nous traînons encore une journée dans la ville et vers 16h30, l’enfer commence. Notre bus est un bus basique, le chauffeur roule comme un fou en freinant brusquement et en faisant de grosses accélérations et la route tourne dans tous les sens et est vraiment pourrie. Aie Aie Aie. No se sent vraiment mal pendant le trajet et c’est totalement impossible de dormir. Nous arrivons le lendemain à Sucre plus de 16h plus tard, épuisés…


Sucre, c’est la ville assez classe que nous avions visitée avec Eugénie et Coco au début du mois de juillet. Nous avons plus de temps que prévu à Sucre, nous allons donc en profiter pour finir notre voyage en Bolivie par quatre jours de rando dans les villages Jalq’a. Cette région nous intéresse pour ses paysages, ses petits villages agricoles et les tissus traditionnels rouges et noirs fabriqués par toutes les femmes Jalq’a. Cette activité de tisserands est en fait assez récente puisqu’elle avait été perdue petit à petit au cours du temps. Il y a une dizaine d’années, un programme mené par une association a permis de faire renaître le tissage dans cette région suivant les méthodes ancestrales.
Contre tous les avis qui déconseillent de faire la rando sans guide, nous sommes partis seuls, pour quatre jours de marche, tente et sacs de couchage sur le dos. L’aventure commença d’abord par le trajet pour se rendre au point de départ, le village de Potolo. Il n’y a en effet qu’un seul moyen pour y aller : un camion, qui part de Sucre la beine remplie de gens (surtout des locaux) et de leurs marchandises en tous genres.


6h30 plus tard (dont 2h à attendre qu’un tronçon de route ouvre), nous arrivons le dos et les fesses en compote à Potolo, le gros village de la région. 1h d’enquête dans le village et trois gros bols de chicha (alcool de maïs) plus tard, nous avons enfin un endroit où poser la tente. Durant les deux jours de marche suivants, nous avons vécu tout un tas de péripéties. Nous ne comptons plus les fois où nous nous sommes perdus et avons tenté de communiquer en quechua-espagnol avec les locaux qu’on croisait pour retrouver le bon chemin. Malheureusement nous n’avions pas de feuilles de coca à leur donner en échange, eux qui nous en demandaient à chaque rencontre. On a croisé et marché sur des paysages magnifiques, des montagnes de toutes les couleurs (du rouge au bleu, en passant par le vert et le jaune).


On y a aussi croisé tout un tas d’animaux (chiens, chèvres, moutons, ânes, taureaux, perroquets verts, etc.), des cailloux passionnants pour PA (fossiles, veines et cristaux énormes de gypse), des traces de dinosaures et surtout les gens les plus accueillants de la Bolivie ! Spéciale dédicace aux Opatos : on a même assisté à la fête de l’école de Quila Quila le dernier soir de notre périple (concours de mangeage de pains, récupération de pièces dans des bassines d’eau, etc.). Bien entendu nous avons aussi parcouru les ruelles des villages qu’on traversait à la recherche de la meilleure tisserande et du plus beau tissu Jalq’à.


Au final, ces quatre de jours de rando bien roots ont été épuisants mais forts en émotions et en rencontres. De quoi clore notre périple bolivien en beauté !

Nous sommes à présent de retour à Sucre, où nous avons retrouvé le couple de français (Tim et Cécile) que nous avons rencontré à Torotoro, et avec qui nous avons traîné un peu puisque nous étions bloqués en raison des manifestations de Potosi. En effet, toute la région de Potosi, par où passent les routes principales du pays, est en grève depuis presque 15 jours. L’activité principale des manifestants étant de bloquer les routes, la circulation dans le pays est devenue quasiment impossible. Après une longue matinée de recherches, nous avons tout de même réussi à trouver une échappatoire vers l’Argentine, une route peu empruntée et bien défoncée, que nous allons tester cette nuit.

Prochaine étape : retrouver Hugo, l’ancien maître de stage de No, à San Salvador de Jujuy, dans le Nord de l’Argentine.