Le trajet


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samedi 7 août 2010

Quand les routes sont bloquées, il faut savoir s'adapter...

Après Cochabamba, nous nous sommes dirigés comme prévu vers Santa-Cruz. Après une longue nuit de bus dans un bus plutôt moyen (heureusement nous avions choisi les meilleurs places :P) et plusieurs contrôles de police en pleine nuit, nous arrivons dans cette grande ville chaude, pleine de boutiques de fringues de marque mais avec des rues pas spécialement belles, sans oublier le vent constant qui entraîne toutes les poussières et saletés des rues et y marcher les yeux ouverts devient difficile. Une autre particularité de la région de Santa-Cruz est sa communauté mennonite, des blancs anti-progrès vivant de l’agriculture et habillés comme dans « La petite maison dans la prairie » :P, à savoir salopette bleue (toujours très propre et bien repassée), chemise à manches longues et chapeau de cow-boy blanc pour les hommes, et robes longues légères et longue tresse blonde pour les femmes, vous voyez ??
L’objectif de notre passage ici, c’est de voir cette région très prospère et très dynamique de la Bolivie, mais surtout, de faire un tour de quelques jours dans les missions jésuites. PA étant un peu malade, on traîne deux jours dans la ville pour se reposer.


Lorsque nous nous décidons pour aller faire notre tour dans les missions jésuites, nous nous rendons compte au terminal de bus que, depuis la veille, les routes sont bloquées et qu’elles risquent de le rester plusieurs jours. Après avoir cherché les différentes possibilités, nous décidons de quitter le jour même Santa-Cruz pour aller à Sucre, notre prochaine destination. Nous traînons encore une journée dans la ville et vers 16h30, l’enfer commence. Notre bus est un bus basique, le chauffeur roule comme un fou en freinant brusquement et en faisant de grosses accélérations et la route tourne dans tous les sens et est vraiment pourrie. Aie Aie Aie. No se sent vraiment mal pendant le trajet et c’est totalement impossible de dormir. Nous arrivons le lendemain à Sucre plus de 16h plus tard, épuisés…


Sucre, c’est la ville assez classe que nous avions visitée avec Eugénie et Coco au début du mois de juillet. Nous avons plus de temps que prévu à Sucre, nous allons donc en profiter pour finir notre voyage en Bolivie par quatre jours de rando dans les villages Jalq’a. Cette région nous intéresse pour ses paysages, ses petits villages agricoles et les tissus traditionnels rouges et noirs fabriqués par toutes les femmes Jalq’a. Cette activité de tisserands est en fait assez récente puisqu’elle avait été perdue petit à petit au cours du temps. Il y a une dizaine d’années, un programme mené par une association a permis de faire renaître le tissage dans cette région suivant les méthodes ancestrales.
Contre tous les avis qui déconseillent de faire la rando sans guide, nous sommes partis seuls, pour quatre jours de marche, tente et sacs de couchage sur le dos. L’aventure commença d’abord par le trajet pour se rendre au point de départ, le village de Potolo. Il n’y a en effet qu’un seul moyen pour y aller : un camion, qui part de Sucre la beine remplie de gens (surtout des locaux) et de leurs marchandises en tous genres.


6h30 plus tard (dont 2h à attendre qu’un tronçon de route ouvre), nous arrivons le dos et les fesses en compote à Potolo, le gros village de la région. 1h d’enquête dans le village et trois gros bols de chicha (alcool de maïs) plus tard, nous avons enfin un endroit où poser la tente. Durant les deux jours de marche suivants, nous avons vécu tout un tas de péripéties. Nous ne comptons plus les fois où nous nous sommes perdus et avons tenté de communiquer en quechua-espagnol avec les locaux qu’on croisait pour retrouver le bon chemin. Malheureusement nous n’avions pas de feuilles de coca à leur donner en échange, eux qui nous en demandaient à chaque rencontre. On a croisé et marché sur des paysages magnifiques, des montagnes de toutes les couleurs (du rouge au bleu, en passant par le vert et le jaune).


On y a aussi croisé tout un tas d’animaux (chiens, chèvres, moutons, ânes, taureaux, perroquets verts, etc.), des cailloux passionnants pour PA (fossiles, veines et cristaux énormes de gypse), des traces de dinosaures et surtout les gens les plus accueillants de la Bolivie ! Spéciale dédicace aux Opatos : on a même assisté à la fête de l’école de Quila Quila le dernier soir de notre périple (concours de mangeage de pains, récupération de pièces dans des bassines d’eau, etc.). Bien entendu nous avons aussi parcouru les ruelles des villages qu’on traversait à la recherche de la meilleure tisserande et du plus beau tissu Jalq’à.


Au final, ces quatre de jours de rando bien roots ont été épuisants mais forts en émotions et en rencontres. De quoi clore notre périple bolivien en beauté !

Nous sommes à présent de retour à Sucre, où nous avons retrouvé le couple de français (Tim et Cécile) que nous avons rencontré à Torotoro, et avec qui nous avons traîné un peu puisque nous étions bloqués en raison des manifestations de Potosi. En effet, toute la région de Potosi, par où passent les routes principales du pays, est en grève depuis presque 15 jours. L’activité principale des manifestants étant de bloquer les routes, la circulation dans le pays est devenue quasiment impossible. Après une longue matinée de recherches, nous avons tout de même réussi à trouver une échappatoire vers l’Argentine, une route peu empruntée et bien défoncée, que nous allons tester cette nuit.

Prochaine étape : retrouver Hugo, l’ancien maître de stage de No, à San Salvador de Jujuy, dans le Nord de l’Argentine.

1 commentaire:

  1. merci ,pour ce récit , je vois que vous vous êtes "régalés" a rencontrer tous ces gens quelle aventure enrichissante !,il va falloir vous réhabituer à la vie speedante de Paris après tous ces moments d'attentes et la longueur en temps de ces trajets .
    vivement les photos que l'on puisse nous aussi apprécier les paysages
    bises christine

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