Le trajet


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samedi 17 juillet 2010

Le jour où PA a grimpé à 6088 pendant que No visitait tranquilement les musées de La Paz

Comme on était un peu en retard, on a posté deux messages à la suite. Pour lire dans l'ordre, commencez par le premier message, plus bas dans le blog.
Après Potosi puis de nouveau Oruro, nous revoilà à La Paz. C'est assez marrant de revenir dans une ville où nous sommes déjà allés. On a l'impression d'être chez nous, ce qui est plutôt agréable.
Finalement, nous avons quand même galéré pour trouver un hôtel car celui où nous étions la dernière fois était plein, dommage... Puis nous avons passé notre première après-midi à La Paz à organiser les deux jours suivants de PA. Car voilà, il a décidé de faire l'ascension du Huayna Potosi, un sommet culminant à 6088m d'altitude...


L'aventure racontée par PA :
Ne voulant faire le tour qu'en 2 jours (pour ne pas laisser Noémie seule trop longtemps), j'ai décidé de zapper le premier jour d'entraînement sur place (essayage et techniques d'utilisation des crampons et du piolet sur un glacier). Après 1h30 de trajet en combi (pour moi tout seul, à papoter en espagnol avec le chauffeur) sur une route cabossée, je suis arrivé au premier refuge (4700m d'altitude) où les 3 autres touristes et le guide m'attendaient. Puis c'était parti pour l'étape du jour : la montée jusqu'au 2e refuge (5130m d'altitude), avec par contre tout notre équipement sur le dos (notre équipement perso + le matos d'alpinisme prêté par l'agence). Heureusement que j'étais en forme car mon sac était bien lourd !
Un fois arrivés au refuge, où nous avons retrouvé la quinzaine d'autres touristes qui allaient faire également l'ascension, ce fut le calme plat jusqu'à l'ultime départ, en pleine nuit. Déjeuner tous ensemble au refuge puis papotage (en espagnol bien sûr, d'ailleurs j'étais le seul français, et les autres m'appelaient Jesus du fait de ma barbe :P) et pause chauffage au soleil (car a l'ombre il fait bien froid à cette altitude).


Tout le monde s'est couché dès la nuit tombée, vers 18h30, dans une sorte de dortoir aménagé dans les combles du refuge. Puis ce fut le réveil général à minuit pour un départ programmé vers 1h du matin. Et oui, pour des raisons de sécurité, l'ascension du Huayna Potosi se fait toujours de nuit. Petit déjeuner rapide à la frontale, enfilage de l'équipement (harnais, crampons, guêtres, 3 épaisseurs de pantalons, 2 épaisseurs de chaussettes, 3 épaisseurs sous l'anorak sans oublier l'écharpe et le bonnet !) puis c'est parti pour l'ascension en cordées, sous la configuration "2 touristes pour 1 guide". J'étais avec une américaine et un des meilleurs guides du coin (18ans d'expérience, d'innombrables ascensions à son actif et un record à 8800m, rien que ça !). L'ascension dure en général 5 à 6h, ce qui permet d'arriver en haut pour le lever du soleil (incroyable à 6088m d'altitude, il paraît...). L'ascension commence par une rampe de glace de plusieurs mètres d'épaisseur (là, les crampons sont primordiaux) puis c'est de la marche sur de la neige pendant plusieurs heures, chacun éclairant son chemin à la frontale. Au bout de 3h de montée, l'autre garçon de notre groupe de 4 a rejoint notre cordée puisque sa copine se sentait mal (les symptômes du mal de l'altitude auraient empirés en montant, elle a préféré redescendre, accompagnée de son guide). Puis se fut au tour de l'américaine de mon groupe d'avoir quelques symptômes (maux de ventre, migraine sans compter le froid qui la paralysait de plus en plus), mais elle ne voulait pas redescendre tout de suite et nous avons continué ainsi environ 2h de plus jusqu'à ce que la douleur ne soit plus supportable. Malheureusement à ce moment là, toutes les opportunités pour qu'elle redescende avec un autre groupe étaient passées (elle avait préféré continuer à chaque fois), ce qui nous laissa comme seule solution de tous redescendre ensemble, abandonnant l'espoir pour l'autre touriste (Andreas) et moi même (pourtant tous les deux en pleine forme) de pouvoir atteindre le sommet. Mais finalement, après 1/2h de descente, voyant notre peine et notre motivation pour faire demi-tour, notre guide a proposé de redescendre un peu plus bas (nous étions alors vers 5780m) et de laisser la fille se reposer seule sur une plateforme stable, maintenant que le soleil était enfin levé et que la température allait enfin remonter un petit peu (il faisait alors -13°C), car sans ça l'immobilisation serait fatale. Les premiers groupes qui allaient redescendre pourraient alors la prendre au passage. Par contre il y avait une condition pour que Andreas et moi même remontions vers le sommet, c'était d'accélérer fortement le rythme ! Car le risque de monter tard au sommet provient des chutes de blocs d'une falaise en amont provoqués par la fonte de la glace (une fois le soleil levé).


Nous avons donc fait demi-tour et repris de nouveau la route du sommet, sur un rythme effréné. Mais un peu trop rapide pour Andreas et moi. A cette altitude, le manque d'oxygène nous obligeait à faire des micro-pauses toutes les 2 minutes ou presque. Nous sommes finalement arrivés au sommet au bout de 2h (alors que notre guide comptait nous faire monter en 1h après avoir laissé l'américaine :P), ultra fatigués mais contents d'y être enfin arrivés et de pouvoir en profiter sur place (étant les derniers, rien ne nous obligeait à laisser la place aux suivants, car le sommet est une crête trop petite pour accueillir plusieurs cordées).


C'était alors le moment de sortir le pot de Nutella (acheté la veille dans l'unique magasin de La Paz qui en importe d'Europe) pour LA photo destinée aux fans de la célèbre pâte à tartiner :P.


Après 15 minutes de pause au sommet, de Nutella à la cuillère et de photos, nous avons pris la route de la redescente, à toute vitesse une fois encore car nous devions enchaîner par une deuxième descente (entre le 2e et le 1er refuge où un mini-bus nous attendrait pour le retour sur La Paz). La descente était bien plus impressionnante que la montée (car de jour cette fois :P) et surtout bien moins fatigante ! Après 2h15 de marche, nous voilà arrivés au 2e refuge (5130m), où je n'ai eu que 3/4h pour refaire mes sacs (les affaires inutiles étant restées dans mon gros sac au refuge) et déjeuner en vitesse.


La seconde descente (jusqu'au 1er refuge à 4700m) fut très difficile car j'avais alors de nouveau toutes mes affaires sur mon dos (y compris l'équipement d'alpinisme devenu inutile du fait de l'absence de neige et de glace) et les jambes déjà bien fatiguées des 2 dernières heures de descente. Après une bonne heure de descente, les 3 autres touristes, nos 2 guides et moi arrivons au 1er refuge où le mini-bus n'avait plus qu'à nous ramener à La Paz. S'en suivis alors 1h30 de route défoncée (impossible de dormir malgré la fatigue) puis autant de temps passés dans les embouteillages de La Paz.
Finalement, cette ascension du Huayna Potosi, connu comme l'un des sommets de plus de 6000m les plus accessibles au monde, a été pour moi ma première expérience en alpinisme et je suis bien content d'y être parvenu sans symptôme du mal de l'altitude. Je crois cependant que Noémie aurait bien fait cette ascension elle aussi, mais qu'elle n'avait juste pas la motivation à ce moment du voyage.

Pendant ce temps.... mais où est Noémie ?
Ben pendant ce temps, je ne faisais rien d'aussi exceptionnel mais bon quand même... Moi aussi j'ai bien marché, j'ai parcouru les rues de La Paz (et ce n'est pas vraiment plat comme ville, avec un dénivelé de plus de 800m entre le bas et le haut) mais aussi les planchers de ses musées et de ses maisons coloniales... Certains des musées étaient passionnants d'autres beaucoup moins. Mais au final, c'est pendant ces deux jours de balade que je me suis mise à vraiment apprécier cette ville, avec sa foule dense, son agitation, ses rues qui montent et qui descendent, son architecture de bric et de broc qui vous promet des surprises à chaque coin de rue mais aussi ses constructions qui recouvrent totalement les versants de la vallée, avec leurs murs en briques de terre. Ces maisons construites à flanc de versant se confondent avec la montagne  par leur disposition et la couleur de leurs murs mais modifient son relief de leurs angles et de leurs toits parfois de tôle brillant au soleil.
Nous partons demain pour Coroico, où nous espérons faire de jolies balades et rencontrer les populations noires des Andes boliviennes !

2 commentaires:

  1. on a vraiment palpité et encore plus avec avec les photos!Annette

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  2. Lol le craquage pot nutella, pleins de bises!

    Eugénie

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